Entretien avec Sidali kouidri Filali , activiste politique algérien .
30 novembre 2014

Entretien avec Sidali kouidri Filali , activiste politique algérien .

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L’ un des fondateurs du mouvement ‘’Barakat’’ livre ses impressions sur l’ avenir politique de l’ Algérie. M.  Sidali kouidri Filali répond aux questions de La Voix du Maghreb.

Wahid Megherbi : Quelle est la position de Sidali kouidri Filali sur la situation politique actuelle de l’Algérie. ?

Sidali kouidri Filali : Une impasse, politique et générationnelle, un système finissant qui doit inéluctablement partir, mais personne ne sait comment ou quand ! La crise en Algérie résultante de dizaines d’années de gouvernance de ce système incompétent, clanique et corrompu, a fait que la crise soit multidimensionnelle. Tout le monde, tous les secteurs, toutes les institutions souffrent, et le citoyen en premier bien sur.

 

Comment pourrait-on vivre une alternance politique en Algérie?
Elle sera citoyenne, clairement. Le politique n’attire pas les algériens, une perte totale de confiance, mais pour se faire les citoyens doivent s’impliquer, s’organiser, car les risques de changement désorganisé et spontané peuvent être néfastes, il faut clairement s’organiser, dans plusieurs cadres, une prise de responsabilité personnelle et collective.
Sommes-nous à l’abri d’ une Syrianisation de l’ Algérie?
Clairement oui. Ce scenario catastrophe ne peut pas nous atteindre pour plusieurs raisons, notre histoire récente, et le contexte géopolitique de l’Algérie, l’expérience et puis la nature du pouvoir et sa relation plus que soumise avec l’Occident. Les affaires des pays occidentaux sont prolifiques en Algérie , alors pourquoi voudriez-vous qu’ils déstabilisent leurs business gagnant.
Pourquoi l’opposition avec ses différentes tendances n’arrive-t-elle pas à se placer pour succéder au pouvoir ?
L’opposition en Algérie a été massacrée, pervertie, attaquée, dispersée , diffamée depuis l’indépendance. Le pouvoir est clairement autocrate et ne veut pas de voix discordantes, et ce qui est triste c’est qu’avec le temps une certaine opposition est entrain d’adopter les méthodes du pouvoir qu’elle combat. C’est difficile, mais des gens qui luttent et qui œuvrent pour une Algérie meilleure existent et activent toujours, partis politiques ou autres.
Le pouvoir algérien organise des élections qui sont tolérées par les puissances occidentales. Pourquoi celle position de leur part?
Bussines is bussines, souvient toi que Kadhafi était l’invité de l’Elysée quand il le voulait ; Benali un exemple de démocratie et Moubarak un grand chef d’état. L’occident s’en fout quand ce n’est pas chez lui. C’est la logique de l’argent qui l’emporte.
Que pensez-vous du processus politique en Tunisie ?
Encourageant, quelques soit les obstacles. Les tunisiens ont su gérer une période difficile sans que ca dérape ; c’est la leçon la plus importante à retenir. Le chemin est encore long, mais avec une telle énergie dépensée et un tel engagement, j’ ai aucune peur pour la Tunisie. La démocratie est née. Elle se construit.
Quel pourrait être le rôle de la diaspora algérienne dans le futur politique du pays?
Important, ca reste des algériens même ailleurs. Cependant, il faut se poser la question sur deux types d’algériens d’ailleurs, ceux qui comptent un jour revenir, et ceux qui ont bâti leurs vies ailleurs et qui comptent y rester. Les premiers par leurs présences, les expériences et les capitaux et peut être par le savoir accumulé ; les seconds par leurs aide et présentation de ce pays, lui offrir ainsi qu’a leurs concitoyens des situations de progrès dans leurs pays respectifs, des formations, des représentations, des facilités et bien sur pour les deux un soutien sans faille à leurs concitoyens d’ici. Beaucoup ont quitté ce pays le cœur serré et les larmes aux yeux, ils ne sont pas ailleurs, ils sont en exil.
La baisse du cours du pétrole n’augure-t-elle pas des soubresauts inquiétants?
Pour le peuple certainement, pour le pouvoir il ne faut pas trop s’enflammer. Ce pays a des richesses énormes, et pour ce pouvoir ce n’est pas le manque de pétrole ou la chute des prix qui le fera partir. Étonnant de lier les deux cas, rien en dit qu’un pays pauvre est démocrate, ou qu’un système chute avec le prix du baril. Le régime algérien sera mal à l’aise oui, perturbé, mais il saura gérer.
Il ne faut pas trop compter sur ca à mon avis. Si changement y a , c’est pas le prix du pétrole qui le fixe, mais le prix qu’on paye en lutte et en travail.

Entrevue réalisée par Wahid MEGHERBI pour ©LA VOIX DU MAGHREB

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